Maladie émergente, épidémie politique ou mal du siècle, avec le temps le VIH/SIDA a fait couler beaucoup d’encre. Il a d’ailleurs réussi à faire parler de lui sur la scène internationale à travers les nombreux projets de luttes élaborés par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Pour les patients et le public, il s’agit d’une infection tabou, notamment à la fin du XXe siècle. Cependant grâce aux avancées réalisées dans le domaine de la médecine, les scientifiques ont réussi à comprendre le fonctionnement du virus et la meilleure façon de limiter sa propagation.
De la contamination au stade avancé
Le virus VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) a pour origine le VIS (virus d’immunodéficience du singe) qui est très répandu chez les chimpanzés du Cameroun. Tandis que ces hominidés ont appris à vivre avec ce rétrovirus en devenant des « porteurs sains », l’homme est encore loin de réussir cet exploit. Le micro-organisme se transmet généralement par le sang et les sécrétions sexuelles. Après être entré dans le corps, le VIH utilise le sang pour circuler rapidement dans l’organisme. Le principe d’un autotest VIH se base sur l’analyse de ce véhicule liquide.
Les ganglions lymphatiques, là où sont produites les cellules du système immunitaire, seront les premières cibles du virus. Il détruit les globules blancs et les lymphocytes T4 grâce à sa structure un peu particulière. La protéine sécrétée par la membrane qui lui sert d’enveloppe lui permet d’atteindre facilement ces autres éléments. Il se reproduit en usant des substances présentes dans ses nouvelles hôtes. Il se multiplie en se propageant dans les autres organes en détruisant à petit feu l’intégralité du système immunitaire. Le Sida est le stade suprême de cet état déficitaire qui sera fatal sans un traitement adéquat.
Ce n’est pas le VIH qui tue, mais les maladies opportunistes
À la différence des autres virus ou bactéries de sa trempe, ce virus ne cause pas une véritable maladie (c’est peut-être pour cela qu’on a eu du mal à trouver facilement l’antidote). L’agent ne fait que préparer le terrain pour les autres agents pathogènes qui vont profiter de la faiblesse du système immunitaire pour s’installer rapidement dans le corps. L’autotest VIH révélera la présence d’anticorps anti-VIH dans le sang du porteur du virus. À ce moment-là, on peut déjà parler de séropositivité.
Normalement, un individu en bonne santé devrait avoir plus de 500 lymphocytes T4/mm3 dans le sang. Après le passage du virus, ce niveau va diminuer pour atteindre le seuil critique de 200 LT4/mm3. À ce stade, les infections, même celles qui étaient tellement faciles à éliminer auparavant, arrivent à se développer rapidement dans l’organisme aggravant le cas de la personne. Les maladies opportunistes les plus fréquentes sont la tuberculose et les candidoses. C’est de cette attaque combinée qu’est né, par exemple, le concept de co-infections VIH-tuberculose. D’autres, comme la pneumocystose, la toxoplasmose cérébrale, le cytomégalovirus et le sarcome de Kaposi sont aussi assez fréquents chez les individus fortement atteints.
Et pour les traitements ?
Guérir du Sida demeure un véritable défi pour les patients atteints de cette fameuse maladie des 4H (Homosexuels, Haïtiens, Hémophiles, Héroïnomanes). Bien sûr, avec le temps, la société a fini par comprendre qu’on pouvait être atteint du virus sans avoir à figurer dans ces 4 principales catégories et à souffrir des préjugés.
À la différence des traitements dans d’autres cas de maladies, celui concernant le VIH n’est pas destiné à venir à bout du rétrovirus. Il servira plutôt à ralentir sa propagation et ainsi permettre aux individus séropositifs de bénéficier d’une meilleure espérance de vie. Le porteur sain devra quand même suivre une médication stricte basée sur la trithérapie ou le traitement antirétroviral (combinaison de plusieurs médicaments) incluant des remèdes aux maladies opportunistes.